Everything change [ PV : Alex' ]

Voilà, l'avion venait d'attérir. Marissa venait surement de passer les plus longues heures de sa vie. Déjà , elle n'était pas trop fan de l'avion, surement à cause des centaines de téléfilms américains dramatiques qu'elle avait vu. Ensuite, étant assise sur un siège, elle n'avait rien de mieux à faire que réfléchir. & la jeune Van De Kamp n'aimait pas réfléchir. Elle était impulsive et agissait au tac au tac. Ce qui lui avait valu bien des problèmes parfois, mais aussi des instants de bonheur.
Prendre un aller simple pour une ville dont on ne connaissait rien du tout pouvait passer comme un acte irréfléchi, eh bien, Marissa était irréfléchie. Elle n'avait pas l'habitude de suivre la voie de la raison, et encore aujourd'hui, elle avait tout quitter sur un coup de tête. Elle avait choisi Londres par hasard, parce-que c'était le vol le plus cher déjà ( Marissa avait bien pris soin de voler la carte de crédit de papa & maman avant de partir ) et parce-que c'était celui avec lequel elle pourrait s'nefuir le plus vite. Eh puis, ne dit-on pas que Londres est la ville où tout est permis ? S'il y a une chose que Marissa aimait c'était la liberté. Se sentir maître de ses choix, indépendante quoi.
Remarque en posant les pieds à l'aéroport de Londres, elle venait de se rendre compte qu'elle ne connaissait pas le moindre petit truc ici, elle ne connaissait personne... Alors les débuts n'allaient pas être faciles ! Mais la jolie blondinette était débrouillarde, elle saurait y faire, même s'il lui faudra du temps, elle était certaine qu'elle arrivera à s'integrer ici. Il n'y avait qu'à regarder les gens autour d'elle : Ils avaient tous la classe ! Enfin, ils étaient surtout très différents de ceux qu'elle avait l'habitude de cotoyer à Los Angeles et c'est ça qui lui plaisait. Il n'y avait pas grand chose qui était en pouvoir de la rendre nostalgique.
Après quelques bonnes minutes, Marissa réussit à attraper un taxi. Elle lui dit de l'emmener n'importe où, de toute manière, elle n'avait pas d'endroit où aller. Si, elle avait reservé une chambre dans un hôtel luxueux mais il était encore trop tôt, donc elle préferait aller n'importe où, là où ce chauffeur l'emmènera.
Il était bien aimable d'ailleurs, enfin bien dragueur aussi, mais ça ne la dérangeait pas, ce n'était pas la première fois qu'on essayait de charmer Marissa. Il commença à lui parler de lui, de sa vie, de LOndres. Il avait tout de suite remarqué qu'elle n'était pas anglaise... Ca se voyait tant que ça ? Que c'était une pure américaine ?
Marissa prit au moins une centaine de photos, tout était beau ici, tout était original. Puis, au bout d'une demie heure, le moteur s'arrêta.

- Voilà ma petite demoiselle... Je vous arrête devant la plage, je pense qu'il n'y a pas meilleur endroit pour vous, pour le moment. Vous avez l'air épuisé, le voyage à du être long, alors posez vous au calme, ça ne vous fera que du bien.

Assez impressionnée par la gentillesse du chauffeur, Marissa lui donna ce qu'elle lui devait en liquide et rajouta un gros pourboir. Petit clin d'oeil et grand sourire, il reprit la route dans le sens inverse et Marissa enjamba une barrière de vieux bois et se retrouva sur la plage. Elle enleva ses ballerines. AAh la sensation d'être pieds nus sur la plage, de sentir les grains de sable s'écraser sous vos pieds, il n'y avait rien de plus apaisant.
Elle marcha quelques minutes, puis elle s'asseya au bord de la mer. Elle replia ses genoux de t'elle manière que les vagues ne puissent frôler que le bout de ses pieds. Enfin, elle leva la tête. Décidément, le chauffeur avait eu raison, en plus il l'avait déposée au moment le plus propice : Le coucher de soleil n'allait pas tarder.

Alexander Von Walsh vous dites ? Je suis désolé mais Monsieur votre père vient de faire opposition à votre carte de crédit et à tous vos chéquiers.

Alexander tapa du poing sur le comptoir lustré de la banque. Il était furieux, fou de rage. Une fois de plus c’était lui qui trinquait pour les disputes de ses parents. Cela devait cesser, immédiatement. Il fit signe au banquier de patienter quelques minutes et il sortit en même temps son téléphone portable de la poche de sa veste. Il composa rageusement les numéros du téléphone de son père et attendit. Les sonneries s’égrenèrent, 1 … 2 … 3 … et puis ensuite il entendit le répondeur de son père. Et merde ! Voilà ce qui correspondait le mieux à l’état d’esprit de notre cher Von Walsh. Il remit le téléphone dans sa poche et s’appuya au comptoir. Quelle sale journée ! il passa une main derrière se nuque, réfléchissant le plus rapidement possible à ce qu’il allait faire. Il était 18h, il ne reverrait donc pas son père avant 21h ou 22h, heure à laquelle il rentrait de son bureau Mais qu’allait-il faire jusque là ? Ou allait-il manger sans argent ? Bien entendu il avait un peu de liquide mais il n’avait pas vraiment l’habitude de manger dans des fast-food. Il décida que dans tous les cas, il n’allait pas rester planté ici, devant le banquier qui le regardait avec un air compatissant qui l’horripilait profondément. Avec un bref signe de tête, il s’éloigna, les mains dans les poches et le regard furieux. Il sortit de la banque par la porte tournante et resta quelques minutes devant l’enceinte du bâtiment. Observant les gens qui allaient et venaient. Il savait parfaitement que son père ne le priverait pas d’argent longtemps, disons jusqu’à ce que sa mère et lui se réconcilient grâce à l’alcool pour un et aux antidépresseurs pour l’autre. Mais cette situation était devenu intenable. Il soupira, las d’un seul coup. Il avait envie de voir Sienna et de passer quelques heures avec elle. Il l’appela mais tomba également sur sa messagerie, il ne laissa pas de messages et raccrocha. Qu’allait-il bien pouvoir faire maintenant ? Il alla sur le parking et monta dans sa voiture. Il l’alluma et démarra. Il ne savait pas ou il allait et regardait les panneaux de signalisation d’un air distrait. Soudain, un de l’attira plus particulièrement « Beach ». Un sourire se dessina sur les lèvres d’Alex, il n’avait pas été à la plage depuis ses 14 ans au moins. Il mit le clignotant et prit la direction de la plage. Une vingtaine de minutes plus tard, il se garait en haut du sable fin, là ou des barrières empêchaient les voitures d’avancer plus loin. Il claqua la portière et verrouilla la voiture d’une pression sur la clé. Il n’y avait quasiment personne et Alex s’aperçut que le soleil n’allait pas tarder à se coucher. Il enjamba une des barrières et arriva sur le sable fin, cependant il ne le sentait pas, puisqu’il portait toujours ses chaussures. Il décida de remédier à ça et d’une main habile les enleva ainsi que ses chaussettes qu’il mit à l’intérieur des chaussures. Il marchait pieds nus et s’avança au bord de l’eau. Lentement, celle ci remonta jusqu’à ses orteils et il sentit la fraîcheur de l’eau. Il ferma les yeux et respira profondément. Il n’avait pas vu qu’il y avait quelqu’un d’autre sur la plage et que cette personne l’observait

Cela devait faire, allez ... Plus de cinq ans que Marissa n'avait pas mis les pieds dans une plage. En faite, la dernière fois qu'elle y était allé, c'était à ses treize ans. Si elle s'en souvenait bien, c'était parce-que c'était une des plus belles journées qu'elle avait passé. C'était encore l'époque où elle était la jeune fille innocente & naïve qu'elle était avant, et surtout, l'époque où elle avait encore Yuri auprès d'elle.
En y réfléchissant, c'est sa mort qui avait provoqué en Marissa l'électrochoc qui l'a fait complètement basculé de l'autre côté, qui l'avait changée. Car on a beau dire que personne ne change réellement dans le fond, elle, à partir de ce jour, elle ne s'était plus reconnue, elle s'était surtout perdue.
Et puis, elle ne s'était pas seulement perdue elle, elle avait perdu toutes les choses simples qui donnent un sens à la vie, les plaisirs infantiles, les joies & le bonheur de goûter à tout ça. Depuis combien de temps n'avait-elle pas bu un bon milk-shake banane fraise ? Cette glace qu'elle aimait tant avant. Combien de fois était-elle passé devant un parc et ne s'était pas arrêté pour s'allonger et refaire le monde sous le soleil ?
Elle ne connaissait plus non plus la sensation qu'elle était en train de revivre. Celle d'être seule, assise au bord de la mer, les vagues frolant ses pieds et les cheveux au vent. Il faisait froid, & elle était seulement vêtue d'une petite robe blanche, mais les frissons qui lui envahissaient le corps étaient d'autant plus bienfaisants et apaisants.
Elle était là, seule, le regard pointé devant, elle visait l'horizon, qui semblait infini. Le soleil disparaissait, petit à petit, laissant place à un ciel qui se faisait de plus en plus sombre, parsemés de petites tâches oranges, roses. Les étoiles avaient décidé de se faire attendre.
Marissa observait, le spectacle que lui offrait la nature, quand soudain, elle sentit comme une présence humaine.. Elle qui se pensait seule. Elle se retourna & son regard se posa sur l'homme qui était assis à deux trois pas d'elle. Il devait lui aussi, se penser seul. Elle avait vu que c'était un homme à la carrure, et la façon de se tenir assis aussi. Il paraissait evadé, et bien qu'elle était tout, sauf timide, elle n'osa pas aller le déranger. Alors, elle passa sa main dans ses cheveux et la fit ensuite glisser dans le sable.

Alex regardait les pieds dans l’eau le soleil qui peu à peu disparaissait pour laisser place à une semi-obscurité. C’était un très beau spectacle et contrairement à ce qu’on aurait pu penser en connaissant le jeune homme, cela l’apaisait, le calmait. Il passait une main dans ses cheveux et la laissa sur sa nuque avant de fermer les yeux et de pencher la tête en arrière. Une légère brise agitait l’air et rafraîchissait Alex. Quelques minutes plus tard, il se reculait et décidait de marcher un peu sur le sable pour réfléchir tranquillement. C’est seulement à ce moment là qu’il s’aperçut qu’il n’était pas seul sur la plage contrairement à ce qu’il pensait. Il distinguait une autre personne assise non loin de lui. Etrangement, la silhouette ne lui était pas étrangère, mais il était totalement incapable de dire pourquoi. Regardant à droite et à gauche et réfléchissant un instant, il décida finalement de s’avancer et d’aller voir la personne en question. Alex se rapprochait et distinguait maintenant que c’était une jeune femme, blonde, à la silhouette svelte. Il fronça les sourcils, cherchant qui pouvait correspondre à cette description. Mais il ne trouvait pas, pourtant il était certain, plus il approchait qu’il la connaissait. Elle semblait perdue dans ses pensées elle aussi. Et il n’avait pas vraiment envie de la déranger. Comme quoi les choses sont bizarres, en ville, Alex n’aurait pas hésité à aller l’accoster, mais ici, sur une plage déserte, c’était plus compliqué. En plus, il avait envie de se rouler un petit joint, pour changer, en ce moment il en avait de plus en plus envie. Mais il ne voulait pas être dépendant et essayer au maximum de refréner cette envie et de penser à autre chose. Il s’était juré le jour ou il avait fumé son premier, à 13-14 ans, qu’il ne deviendrait jamais accro, c’était trop difficile de s’en sortir, il en était conscient. Finalement, il se trouva à quelques mètres et ne sachant comment réagir, il se gratta la gorge, et quelques instants seulement après l’avoir fait se trouva stupide, voire très stupide. Cette jeune femme allait sans doute penser que c’était un gros lourd qui cherchait à la draguer, voire même à profiter d’elle puisqu’ils étaient seuls sur cette plage. Elle était plongée dans une semi-obscurité et il ne voyait pas son visage, contrairement à lui qui était parfaitement éclairée par la Lune qui commençait à pointer le bout de son nez dans le ciel étincelant.